30 mai 2012

Gustav Klimt au Musée Correr

Venise avait acclamé Gustav Klimt lors de sa première venue à la Biennale de Venise en 1910. Revoilà certaines des œuvres présentées alors qui reviennent sur la lagune avec une extraordinaire exposition. Organisée à l'occasion du 150e anniversaire de sa naissance (14 juillet 1862), l'exposition est le fruit de la collaboration entre la Fondation des Musei Civici di Venezia et le Musée du Belvédère de Vienne, sous la direction d'Alfreid Weidinger, un des lus grands experts de l’œuvre du peintre autrichien.

"Gustav Klimt nel segno di Hoffmann e della Secessione" (Gustav Klimt sous le signe de Hoffmann et de la Sécession) tente de reconstituer la genèse et le cheminement de l’œuvre de Klimt et du mouvement de la Sécession viennoise. Peintures, dessins, mais aussi mobilier et bijoux très raffinés. On trouve des œuvres de Kolo Moser (1868-1918) de Jan Toorop, Minne, Fernand Khnopff, et reliant le tout la présence du grand ami de Klimt, le compagnon de toutes les aventures intellectuelles et de nombreux projets, Josef Hoffmann (1870-1956).

Le public peut découvrir dans les salles du Musée Correr, l'ancien palais impérial et royal, des peintures réunies pour la première fois ensemble, comme sa Judith I (1901) et la Judith 2 (1909) achetée en 1910 par la Galerie Nationale d'art Moderne de la Ca'Pesaro. La majeure partie des peintures exposées proviennent du Belvédère où sont rassemblées la plupart des œuvres majeures du peintre. D'autres proviennent de collections publiques et privées comme par exemple la Dame devant la cheminée (1897), Les Amants (1901), Hermine Gallia (1904)... Cela me ramène vingt-huit ans en arrière :


En 1984, une gigantesque exposition avait eu lieu au Palazzo Grassi, "Le Arti a Vienna, Dalla Secessione alla caduta dell'Impero asburgico" (Les Arts à Vienne, de la Sécession à la chute de l'empire habsbourgeois"). En feuilletant le magnifique catalogue (589 pages, paru aux Éditions de la Biennale, chez Mazzota) - une curiosité bibliophilique aujourd'hui -, on se rend compte de la qualité et de l'importance des expositions de l'époque. Autour de Klimt, se trouvaient les œuvres majeures de Kokoshka, de Egon Schiele, Moser, Gerstl, Hirschl-Hirémy, Blauensteiner, Kalvach, ainsi qu'une importante collection de mobilier, de bijoux, de céramique et d'orfèvrerie, de nombreux dessins et des photographies, le tout provenant de collections publiques et privées du monde entier. C'était longtemps avant la crise...

Pour en savoir plus, Tramezzinimag vous renvoie à l'excellent billet du blog Olia i Klod, ICI et au site de l'exposition : ICI.

"Klimt nel segno di Hoffmann e della Secessione"
Jusqu'au 8 juillet 2012
Museo Correr, piazza San Marco, Venise
Tous les jours de 10 heures à 19 heures
Entrée 16€ / Tarif réduit : 8€
(avec l'accès à tous les musées civiques)

 

29 mai 2012

La terre tremble aussi à Venise

 
Il était à peine 9 heures ce matin quand la terre s'est mise à trembler à Venise et dans les environs. Plus de peur que de mal sauf pour une des deux statues du grand portail d'entrée aux Jardins Papadopoli à Santa Croce, en face de la Piazzale Roma, par où les touristes passent pour rejoindre le Rialto et San Marco. La statue, dont les soutiens métalliques posés au XIXe siècle semblent avoir été complètement érodés par le sel et la rouille est le seul incident majeur survenu dans le centre historique. 
 
Par précaution, le ponte del Prefetto, très emprunté,qui relie la Piazzale Roma aux Jardins, a été fermé. La circulation pédestre est ainsi déviée jusqu'à nouvel ordre vers le ponte Zuccato un peu plus à droite qui débouche sur la Fondamenta del Magazen et rejoint la Fondamenta Condulmer, en face de l'église des Tolentini. Des écoles et des maisons de retraite, lieux "sensibles" ont été évacués, mais tout est rapidement rentré dans l'ordre. A la Fenice, pourtant dotée d'un système anti-sismique, la représentation de La Bohème a été annulée. Toujours le principe de précaution. Du coup, le Wifi de la ville disponible partout dans le centre historique mais réservé aux abonnés, a été ouvert librement à tous afin de permettre aux gens de rentrer en contact avec leurs familles et de se tenir au courant des évènements.
 
L'épicentre, toujours en Émilie-Romagne, a produit une secousse de 5,8 sur l'échelle de Richter faisant encore une fois de nombreux dégâts et des victimes. Le maire Orsoni a rendu hommage à tous ceux qui ont disparu. Les dégâts matériels sont assez importants parmi les monuments, touchant durement le magnifique patrimoine de cette région.
 
A Venise, c'est surtout dans les étages supérieurs que la secousse a été vraiment sensible. Quelques touristes affolés (mais ils sont moins nombreux le matin tôt qu'en plein jour, et le tenancier du kiosque à verroterie situé à l'entrée des jardins qui a eu la peur de sa vie. Plus de peur que de mal donc mais une alerte supplémentaire pour les autorités. Les pompiers et les services municipaux auscultent d'ailleurs depuis hier campaniles et façades des palais les plus susceptibles d'avoir souffert, même si cela ne se voit pas, certains ponts ont aussi été sondés comme aussi les cheminées des usines de Marghera. Des sondes ont aussi été placées dans certains points de la lagune pour vérifier qu'il n'y a pas eu de modification du sous-sol qui pourraient avoir des conséquences désastreuses pour l'écosystème.

Un évènement somme toute très mineur par rapport à ce que cette énième catastrophe en Émilie, mais qui conforte les opposants au projet de métro souterrain qui devrait relier la terraferma avec le centre historique... On peut rêver que les fous furieux qui défendent ce projet puissent être engloutis par un tremblement de terre et leur projet enfoui avec eux (et les milliards de bénéfices qu'ils supputent avec !). mais on va encore m'accuser de mauvais esprit !





27 mai 2012

Vogalonga 2012, premières images

© Antonio Dalla Libera - 27/05/12
© Antonio Dalla Libera - 27/05/12
© Antonio Dalla Libera - 27/05/12

La Vogalonga 2012, c'est aujourd'hui

La 38e Vogalonga a lieu aujourd'hui ! Gageons que ce sera une réussite sous un ciel splendide avec au moins autant d'embarcations que l'an passé où plus de 6.000 rameurs avaient pris place sue 1.650 bateaux en tous genres. Dans la joie et avec l'accent vénitien avant tout. Notons cependant que depuis quelques années de nombreux clubs nautiques viennent de toute l'Europe et spécialement de France. Mondialisation oblige. Tant que cela ne dénature pas la fête et son authenticité... En revanche le site officiel n'est plus qu'en italien et en anglais. Un bon sujet de réflexion pour notre (provisoire) ministre de la culture.